Que vive la fonction publique !
Nos chers et tendres hauts supérieurs hiérarchiques on décidé d'un commun accord (j'entends par là un accord commun à eux seuls et pas commun avec nous pauvres petits employés peu gradés), de nous envoyer bosser loin, bien loin de chez nous, (et lorsque je dis loin, je ne parle pas en terme de kilométrage mais plutôt en temps de transport).
Cette décision qui leur coûte si peu à eux, qui se déplacent avec chauffeur et gagnent une paye mirobolante, va nous revenir très cher à nous (vie familiale, sociale et personnelle encore diminuée, coût du déplacement doublé, voire triplé, nécessité de prendre une nourrice ou de mettre les enfants en garderie le matin, stress des transports accentué par l'ajout de correspondances...)
Mais comme nos supérieurs sont magnanimes, ils ont décrété qu'ils allaient essayer de nous aider...un peu...et pendant un certain laps de temps...Peut-être éventuellement pour trouver un appartement moins loin du boulot ! ( génial ! J'ai le droit de déménager en Ile de France où les prix de l'immobilier sont prohibitifs ! ), ou pour augmenter le forfait de remboursement des transports...C'est négociable nous dit-on ! Il faudra être trèèèès sages !
Si je compte bien : 4 heures 15 de transport par jour (si tout va bien à la SNCF), multiplié par 5 jours = 21h15 de transport par semaine...
En fait, c'est un peu comme si je bossais deux jours et demi de plus, soit 7 jours et demi de travail par semaine avec une paye amputée du montant des transports non remboursé par la boite ! Bingo !
Je sais que dans le privé, c'est monnaie courante de balader le personnel comme de la viande fraîche, sans aucun respect de l'humain, avec juste la notion de bénéfice en ligne de mire.
je pensais que dans la fonction, nous serions à l'abri de ces délocalisations arbitraires, parce que dans fonction publique, il y a public, et qui dit public, dit humanité, dit services de proximité, dit respect du personnel qui lui-même respecte le public...
Je croyais que nous étions le dernier bastion contre cette force de pression et d’oppression qu'est le privé, que ce qui faisait de notre beau pays, le pays des droits de l'homme tiendrait le flambeau encore longtemps devant la machine à traire du mondialisme !
Ben non...
Les loups aux dents acérées sont partout et ils sont en train de gagner la guerre !
Mais revenons à notre délocalisation
-"C'est une beeeeelle aventure ! Nous devons être fier d'en faire parti ! Nous dit-on ! Fonçons !"
Bêêêêê oui ! Allons !
Je comprend mieux pourquoi elle est dépoilée la Marianne !
Ben non, je fonce pas moi, je reste !
Chui trop vieille pour passer le reste de ma vie dans les transports en commun moi !
Je veux vivre !
Heureusement, j'ai encore le droit de refuser. Ouf !
Admettons :
On me propose trois postes...
Va-t-on me proposer des emplois à Pétaouchnok avec un grand sourire et le majeur levé en guise d'au revoir ?
Admettons :
La position géographique des emplois me convient mais pas les postes...
Et ben tant pis, tu fais plouf plouf et tu en choisis un !
Ne fais pas la difficile en plus ! Tu as déjà de la chance d'être fonctionnaire
Avec tous les avantages que vous avez !
Personnellement je les cherche encore ! Et mis à part la sécurité d'emploi (qui n'est plus si sûre de nos jours), je ne vois rien d'autre !
Pourtant je crois au service public !
Je crois que nous sommes là pour aider les gens, que ce soit à travers le social, le bâtiment, la culture, les routes, l'environnement... !
Nous leur offrons des services sans chercher à les vider de leurs comptes en banque ou à les pousser à consommer.
Nous sommes là pour entretenir un dialogue où ils sont entendus en temps que personne et non pas en tant que détenteur d'un porte-monnaies !
Même si tout ne fonctionne pas correctement, même s'il y a des ratages ou des tarés (il y en a partout), l'esprit est là ! Il existe à travers des petits employés comme mes collègues, comme moi, des petites mains qui y croient elles aussi et qui tiennent bon, même si c'est difficile (parce que contentez les gens c'est loin d'être facile).
On peut se moquer des lourdeurs administratives de la fonction publique, mais le jour où nous disparaîtrons, nous tous, nous serons vraiment vraiment dans la mouise !
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