Ni ici, ni maintenant
(25 octobre 2010)
Comme la plupart des gens, je passe mon temps le corps ici et l'esprit là-bas.
Soit parce que je déteste ce que je suis en train de faire et que mon esprit se tourne résolument vers un ailleurs plus plaisant, soit parce que je me projette sans arrêt entre hier et demain telle une âme SDF.
Il m'arrive très rarement d'être "ici et maintenant, unie corps/esprit dans le présent.
Ces quelques instant précieux où je ne fait plus qu'un avec surviennent lorsque je fais du sport, de la poésie, des travaux manuels, lorsque je fais le vide, où lorsque je fais le plein d'émotions positives...
Comment décrire ces intervalles de pur bonheur ?
Et bien je dirais que c'est une sorte de raccordement au tuyau d'arrivée d'oxygène.
Mon corps devient un ami, mon allié le plus sûr, je prends conscience de sa valeur, de son indéfectible fragilité.
Les sens en alerte, je deviens vivante, vibrante, sensuelle.
Je passe du 2D au 3D, les objets prennent de la consistances ou renaissent du néant.
Minéral, végétal, animal, tout devient important et s'illumine de sa propre énergie.
Je deviens source, je rentre chez moi, là d'où je n'aurais jamais dû partir.
Je sens jusqu'au tréfonds de mes entrailles, l'univers qui bat à l'unisson de mon coeur et un amour aussi fort que fugace m'envahie pour me déposer aussitôt sur le bas côté de la route, époustouflée et démolie.
Bizarrement, alors que je devrais passer le restant de mes jours à rechercher cette fusion, afin de ressentir encore et encore cet état "divin", mon esprit oublie, oblitère ces moments précieux et replonge dans ma médiocrité comme si rien ne s'était passé, comme si ma morne vie habituelle valait bien mieux que cette perfection, ou comme si mon mental cherchait à fuir cette merveilleuse réalité comme les prémices d'une fin annoncée.
Il est pourtant simple de pratiquer le "être avec" dans les actes quotidiens, à chaque instant de la vie, le jour comme la nuit, seul ou avec de la compagnie, dans l'activité comme dans l'ennui.
Il n'y a pas besoin d'endroit précis, ni de mots choisis. Pas besoin d'argent, ni de vêtements, juste une liaison consciente entre son corps et son esprit.
Pour autant, je ne suis pas contre les religions.
Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que tous les dieux ne font qu'un,.
Qu'à la base, toutes les religions poursuivent un même but : nous aider à nous relier à cette divinité en nous, grâce à des lieux de cultes, des règles de vies, des devoirs, des oraisons....
Il est évident aussi que la quête du pouvoir sous toutes ses formes a conduit ces mêmes religions vers une impasse : car comment trouver dieu en soi, en massacrant, torturant, violentant des populations entières, en soumettant aux lois des plus forts, les plus faibles et les plus démunis d'entre nous.
Il nous appartient, d'enlever nos oeillères (quels que soient nos rites et religions), et de vérifier que notre but soit en adéquation avec la manière de le servir.
(mais comment je suis arrivée là moi ?)
Je me plains de ma médiocrité, du manque d'intérêt de mon vécu journalier. Je soupire de regrets, ou je désespère devant la platitude de mon existence, mais en fait, il suffirait juste d'unir mon corps/esprit dans l'instant présent pour renouer avec cet état de grâce latent.
Alors j'ai bien peur de pratiquer l'auto-hypocrisie depuis des années,
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