Tranches de vie
Plus je vieillis, moins je crois
Plus je vieillis, moins je crois
C'est une constatation, pas une consternation
Cela ne fait pas de moi un être désabusé et malheureux
Au contraire, cela m'ouvre des portes, et des fenêtres
Et même des espaces de liberté
Mais commençons par le commencement
Pourquoi et d'où me vient ce nouvel état ?
Où est donc celle qui croyait en la vie après la mort, à la réincarnation, à l'aura, à la télépathie, aux chakras, aux fantômes....?
Où est donc celle qui se jetait tous les documents ou interviews ou cours sur youtube et qui essayait de s'exercer (sans aucun succès d'ailleurs) pour acquérir de supers pouvoirs supra-naturels ?
Qu'est devenue cette femme qui voulait avec passion devenir une sage, une éveillée ?
S'est-elle dissoute dans le matérialisme du quotidien ?
S'est-elle noyée dans le flot ininterrompus d'ennuis divers et variés auxquels elle a du faire face ?
S'est-elle perdu dans le néant après avoir failli mourir il y a 6 ans ?
A-t-elle fini par comprendre grâce aux débunkers du net que tout ceci n'est que vanité ?
Car oui, la vanité est une porte de hangar par laquelle s'engouffrent tout un tas de croyances qui te poussent vers le désir de supériorité inhérent à l'homme.
Car je ne suis qu'un homme après tout (mais en mieux 😋), donc faillible, donc égocentrique, donc victime toute désignée de moi-même...
Et oui, je sais c'est triste, mais Tess est bel et bien un ego ambulant, qui rie, qui pleure, qui se cherche sans se trouver parce que au final, elle n'a pas vraiment envie de se trouver elle-même, sinon elle n'aurait plus de quête et bonjour l'ennui😝
Ceci dit, je dois bien avouer que ma quête est en train de partir en cacahuètes étant donné que j'ai de moins en moins de croyances.
Il y a encore quelques temps, je dissociais mon esprit de mon corps, trouvant l'un supérieur à l'autre grâce, à toutes ces croyances qui me rendaient si spéciales (sic), si différente de mes semblables malgré nos points physiques communs !
Je traversais ce monde, cette vie, sur le nuage vaporeux de mon invisible extraordinaireté, caressant mon égo de qualificatifs spirituels addictifs, et surtout portée par ma quête qui me plaçait en haut de l'échelle humaine, je veux parler de la quête des quêtes, celle de l'Absolu, celle de l'Eveil spirituel ultime, celle du Nirvana !
Pour résumer aujourd'hui, je dirais plutôt la quête de l'égocentrisme totalitaire mais au niveau subtil 😎
J'ignore encore comment c'est fait le chemin inverse.
Aujourd'hui, mon esprit ressemble à mon corps, je suis juste une humaine semblable à des milliards d'autres.
Où est donc ma spiritualité, mon mysticisme, mon espérance d'antan ?
Suis-je devenue un golem avide dont l'unique verset tatoué sur le front serait : je pense donc je suis ?
Il y a encore peu, je vous aurais dit que la foi se passe de preuves.
Aujourd'hui, je supporte de moins en moins les efforts fournis par une multitude de quidams, pour prouver au monde qu'ils baignent en permanence dans le surnaturel, et donnent des cours pratiques (souvent payants d'ailleurs), bâtis sur du vent, sur des idées, des concepts, des théories jamais prouvées.
Alors certes, il y a la physique quantique, qui pourrait ouvrir une brèche sur cet inconnu, mais utilisée elle aussi à bras le corps par tout plein de faiseurs de pognon, sectes et compagnie.
En fait, cela me rend même un poil agressive d'écouter ou de lire des théories fumeuses relatives à l'irrationnel qui du coup, perd son statut d'irrationnel pour celui de débilité. Et vous savez ce qu'il se passe lorsque je deviens nerveuse non ! Non ? Alors suivez ce lien pour le découvrir : https://www.buzzlalife.com/jeune-fonctionnaire-dynamique-de-46-ans-cherche-poste-sympathique-desesperement
Mais je m'égare 😅
Le ver est dans le fruit 🍎,
Ce sont toutes mes croyances qui sont atteintes, mes certitudes, mes principes, mes phrases toutes faites...Tout fou le camps !
Attention, je ne verse pas dans le complotisme qui est une croyance, je me contente de "décroire".
Je ne me zombifie pas, ni ne déprime.
J'espère ouvrir mon esprit sur de nouveaux horizons, j'espère découvrir les paysages vierges recouverts pas mes croyances, j'espère étendre mon univers à mille lieux des pseudo-religions du New-Age qui ont parasités mes dernières années d'existence !
Je veux savoir, ce qu'il y a quand il n'y a plus rien ! Je veux être la visiteuse de ma propre sépulture mentale.
Et bien sûr, je vous tiens au courant !
A plus dans l'bus !
Ma crise de la soixantaine !!!!
En vérité je vous le dis, c'est officiel, je suis en pleine crise de la soixantaine !
C'est fou ça, j'en ai que 59 !
J'ai des envies de faire des folies et j'ai même commencé...
J'ai repris la clope après 10 ans d'abstinence sage
J'ai envie d'avoir des amis, de me saouler avec eux,
J'ai envie de pilules qui font rire, de champis qui font voyager
J'ai besoin de voyages, de déménagement
Mon esprit est lourd et triste des horreurs qui se déroulent partout dans le monde,
j'ai besoin d'échappatoires
Mon cerveau est engoncé dans un stress post traumatique dont je ne me sors pas
J'ai envie de légèreté, de beauté, de passions,
Je rêve de supra-naturel, de paranormal,
Je voudrais croire qu'il y a autre chose en ce monde que ces éprouvantes réalités qui me paralysent : les conflits armés, la violence, la cruauté, les catastrophes naturelles, la fin de notre monde en filigrane...
J'en ai marre de moi !
Je suis une trauma sauvée des eaux qui se sent coupable de ne pas avoir transformé l'essai.
Depuis 2 368 jours, je vis dans l'ombre de ce que j'étais
L'évènement qui m'a traumatisé est le fil conducteur de mes pensées, de mes émois.
Il guide ma vie, modèle mes décisions, parle à ma place. Il a anéanti l'insouciance en moi depuis 6 ans, 5 mois et 10 jours.
Je ne suis plus quelqu'un, je suis une peur
Cet "accident" a décuplé ma sensibilité et m'a amené à m'enfermer pour éviter de souffrir davantage.
Aujourd'hui, j'ai envie d'un ailleurs, j'ai envie de joie, de plaisirs, de lâcher-prise
j'ai envie que les tueurs, les violeurs, les psychopathes de tous poils, les profiteurs d'enfants, les esclavagistes, les intégristes, les tortionnaires d'humains ou d'animaux soient punis de leur cruauté et que le monde devienne un jardin de félicité, de paix, d'amour...
Mais où est Dieu ? Que fait-il ?
Derrière ma crise de la soixantaine se cache la crise mondiale de la connerie, de la vanité, de la vénalité, de la criminalité....
J'en ai marre de tout ça !
Cette société, c'est vraiment merdique ce qu'on en a fait !
J'aimerais croire encore qu'il y a de l'espoir, mais je vois bien que c'est sans issu...
Alors oui, je veux fumer, boire et me droguer pour pouvoir m'accrocher à ces bribes de mon passé où je croyais encore en l'humain.
Je vais faire tranquillement ma crise de la soixantaine en utilisant des moyens plus ou moins légaux, pour ne plus penser
Pour essayer de retrouver un peu de mon insouciance d'antan
Pour tenter de récupérer un soupçon de ma naïveté
Pour faire remonter à la surface, mon âme d'enfant
Parce que si j'y arrive
Ce sera un grand pas pour moi
Un petit pas pour l'humanité
Le vieille d’en face
(19 mai 2010)
Me promenant dans la rue, je croise une dame d'un certain âge qui me regarde effrontément.
Poliment je me fends d'une moue hypocrite, pastiche d'un sourire, qu'elle me renvoie aussitôt !
Qu'est-ce donc, me dis-je, que cette vieille folle en face de moi ! Que me veut-elle de ce rictus narquois ?
Je m'avance vers elle, qui fait de même dans ma direction.
C'est alors que je m'aperçois qu'elle, c'est moi !
Sidérée par la découverte de mon moi surpris par mon je, je m'approche avec un regard neuf, de cette femme mûre que je croyais connaître par coeur.
Les pièces du puzzle s'emboîtent dans un enchaînement de détails, pour finir dans une image recomposée de moi même, sans concession : les rides assassines qui sculptent mon visage de ressacs dermique, ma peau qui se froisse et se met à jouer de l'accordéon, mes os qui préfèrent les claquettes, mes muscles qui se relâchent, ma silhouette qui s'étoffe à l'horizontale, le fait que je ne vois plus assez pour savoir ce que deviennent mes dents, mes souvenirs qui pareils à des ectoplasmes se dissolvent dans le néant...
La lumière se fait dans mon esprit : cette fois, ça y est, je suis irrémédiablement, désespérément vieille.
Un monde meurt : celui des "pour toujours et à jamais", des "tout est encore possible", des "y a pas de problème", des "oh oui, faisons le", des "même pas peur, même pas mal", des "arrête de me draguer"...
Pendant que naissent leurs opposés de façon douloureusement exponentielle.
Mon corps est un linceul qui se devine dans le miroir qui n'est plus aux alouettes.
Je sais à quoi sert la vieillesse
Elle nous oblige à nous tourner vers dieu.
Ma mère
(23 janvier 2016)
S'accroche désespérément à l'immobilité
Refuse de s'adapter
S'accroche désespérément à ses désirs,
S'accroche à ses soupirs
Façonne la vie selon ses besoins
La détruit quand elle n'y peut rien
S'enferme dans sa tour d'ivoire
Prisonnière de sa mémoire
Enfermée dans son irréalité
Garde de sa prison soigneusement les clés
Nage à contre-courant de la vie
Avale des litres d'amertumes
Se noie dans la déprime
Avale des tranquillisants
Refuse de grandir en vieillissant
Préfère maudire le temps
Tente de garder le contrôle
Fini par en perdre la tête
Ne trouve plus sa route, s'éparpille
Se perd dans une fleur, dans la blancheur d'un nuage
Au bord de son rêve d'éternité
Son esprit peu à peu s'éteint, fatigué
Quand son corps lui, continue de fonctionner
L'oubli comme une douce caresse
La réconforte, l'enveloppe tendrement
Son câlin est bien plus efficace que les miens
Il éradique les ressentiments, dissous les tempêtes
Fait naître un sourire de 5 ans
Et dans ses yeux un bonheur d'enfant
Je t'aime
Maman