Poésie (du moins j'espère :)
Petit Jour Joyeux
Coucou Petit Jour Joyeux qui nous éclaire pourtant d'un air si triste !
Qu'as-tu donc Petit Jour Joyeux avec ton visage pâle et ton regard hagard ?
Te voir ainsi me stresse et me crispe !
Préfères-tu donc laisser la pluie innonder ce sol déja si humide ?
Ne peux-tu donc éclairer de ta lumière dorée ce paysage si vide ?
Saches Petit Jour Joyeux que tu peux tout me dire si en cela je t'aide à aller mieux !
Je peux tout entendre même le pire, mais par pitié, évite-nous encore un jour pluvieux !
Quoi ? tu es amoureux ! Mais c'est merveilleux !
Alors-ce sont des larmes de joie que je vois là ? De la rosée du matin ! Tout va bien !
Non point ? Plutôt de chagrin !
Je n'y comprends rien
Racontes-moi donc Petit Jour Fastidieux
Et que cessent ces rimes immondes !
Je ne suis plus d'humeur pardieu !
Tu es amoureux de la nuit ? Mais quelle idée farfelue !
Quoi ? Tu me dis qu'ellle te rend tes sentiments ! Qu'elle partage tes émois !
Cet amour est contre-nature et dissident ! Tu dois y renoncer ma foi
Non, non, Je t'en pries, ne pleure plus, on va trouver une solution
Sinon la Terre va périr de tes afflictions
Imaginons en intelligence...
Si vous pouviez vous rencontrer deux fois par jour partout dans le monde
Et que les cieux soient sublimés de votre amour par des couleurs oblongues
Partout serait votre maison et se nommerait l'aube
Vous y couleriez des jours majestueux
Et toi Petit Jour Pluvieux redeviendrait Petit Jour Joyeux
Si cette idée vous sieds à vous deux, pars donc la rejoindre
Je saurais ta réponse si je vois l'aubre poindre
Alors soit présent demain la joie au bord des lèvres
Enfin de la pluie nous ferons une trève
J'espère te souhaiter la bonne journée
Et voir le soleil fleurir sous tes pas cadencés
Vague à l'âme
Partir, loin...
Pour te revenir
Pour mieux te sentir
Souffrir de ce silence de toi
Puis plonger au creux de tes bras
Le temps d'une caresse, d'un baiser
Pour rebondir encore vers d'autres éternités.
Voguer dans l'inconnu, vivre l'aventure
Hors d'atteinte, mais sois-en sûr
Sans jamais cesser de t'aimer
T'oublier juste un instant
Sombrer dans le néant
Partir pour toujours
Cher amour
Je ne te quitte pas
Je n'ai jamais été là
Je suis une ombre de moi
Je vis dans les souvenirs, l'absence
Rêvant d'une vie le long de l'espérance
Je vis dans le souffle d'un vent d'automne
Pour toujours feuille d'un vieil érable desséché
Conjuguer amour au présent me rend atone
Il me faut encore souffrir pour exister...
Peine de coeur
Ta douleur, aiguë comme la pointe d'une lame pénètre ton âme, te déchire le cœur
Une lente mélopée entrecoupée de cris jaillit de ta peine et dévore tes nuits
Tu pleures petite sœur, si fragile dans ta détresse, si perdue dans ton malheur
Tu rejettes, tu renies cette évidente trahison, ta colère sur ton corps fait naître des frissons
Mais tu ne peux dire un mot, tes lèvres sont scellées, par la souffrance emprisonnées
Tu crains que les paroles ne donnent corps à cette malédiction qu'intimement tu refuses
Que ton humiliation soit totale et te laisse sans arme contre la fatalité
Que la rancœur n'envahisse ton esprit et ne corrompt désormais ta vie
Je t'en prie, petite sœur, tu dois garder la foi, aimer doit rester le verbe roi
Ne laisse pas la haine recouvrir de son voile obscur ta candeur virginale
Regarde ! Un nouveau matin se lève dans l'écrin d'une aube pâle
Un autre commencement du monde dessine sa ronde bien malgré toi
Tu n'es pas seule dans ta peine, vois, je suis là, avec toi
Et avec nous, toutes celles et ceux qui ont pleuré un jour un amour disparu
Laisse tes sombres pensées couler avec tes larmes et puis enfin sécher
Rejoins-nous afin de célébrer la vie et même les peines qui en font partie
Silence
Que dire de ce silence @statique,
Sinon que par son essence
Il frôle le mystique
Suis-je ici ? Pourtant oui...
Troublée par cette atone liberté
Je n'en sais que penser...
Mon esprit s'envole à la recherche d'émois,
Bonheurs ou tristesses pourvu que ce soit moi !
Je ne ressens pas plus de tourment que de joie
Hier est oubli et demain m'indiffère
Dans une mer d'huile ma raison ploie
Pendant qu'aux dieux je lance une prière
Les rivages du vide me répondent
Qu'à ne rien songer, on finit dans la tombe
Tandis que les échos sournois d'un encéphalogramme plat
Me rendent sourde aux aléas de ce monde
La peur œuvre encore dans ce silence
Sous sa dictée j'écris, je crée, je pense
Mais ce n'est qu'une question de temps
Avant que d'être libérée de sa présence...
J'aurais voulu être artisan
J'aurais aimé être un artisan
Travailler la matière de mes mains
Créer avec deux fois rien
Et vendre mes oeuvres aux gens
Mes mains semblent douées d'un pouvoir propre
Lorsqu'il est question de fils de toutes sortes
Mes mains, nées pour embellir, pour fabriquer
Aujourd'hui sont stériles, inexploitées
Je voudrais que ce soit mon travail quotidien
D'utiliser au mieux le potentiel de mes mains
Et à chaque instant de rechercher
La perfection du geste alliée au plaisir de créér
De dépenser sans compter les heures passées
Au chevet de ces oeuvres naissantes,
De les regarder croître et s'embellir
Comme si elles étaient vivantes
J'aimerais les voir enfin jaillir du néant
Les accrocher à la vitrine, fière comme artaban
Puis les voir partir sous les bras de clients
A la fois émerveillés et rayonnants
Pour le moment, je me contente
D''utiliser mes autres capacités
Ecrire, faire rire, chanter ou juste marcher
En attendant de devenir un jour peut-être, un artisan
Hommage à Bastien
Il était un enfant... il y en a des milliers qui souffrent
Il était un adulte qui était un enfant... tels que ces milliers qui souffrent
Il était un enfant qui aurait du grandir et s'épanouir au sein d'un cocon aimant et protecteur
Il était un adulte qui était un enfant qui aurait dû...
Seulement voilà...
Le parent lui même avait un parent qui était un enfant qui aurait dû...
De génération en génération
De parents à enfants le virus se transmet et détruit tout ce qu'il touche
Le corps de l'enfant soumis à la dictature s'abîme
Le coeur de l'enfant contraint sous la violence gèle
Là où aurait du naître de l'amour, de la chaleur, de la tendresse
Ne survit que la haine, la peur, la détresse
Là où aurait dû croître le respect, la douceur, le protectionnisme
Ne grandit que la violence, la démence, la destruction
Un enfant qui aurait dû, devient un parent qui aurait pu
Qui fait un enfant
Qui ne peut l'élever comme il aurait dû
Qui ne fait que l'éduquer comme il peut
Avec ce qu'il a appris
Le monde grandit, de parents à enfants
Il joue à chat-violence
Compte les morts, les blessés
Les pauvres âmes sans défenses,
Soumises à la violence des adultes
Qui finissent dans une machine à laver,
Qui finissent en terre dans un cimetière
Ou bien par élever leurs enfants..
L'instant où tout bascule
Je connais l'autre visage de l'Humain
Non pas celui de tous les jours, banal et rassurant
Pas celui des mauvais jours triste et déchiré
Pas celui des beaux jours gai et enlevé
Je parle du visage mesquin, cruel et aliéné
Celui qui échappe au contrôle, aux faux semblants
Celui qui renoue avec la bête immonde qui est en nous
Je parle du visage à l'instant ou tout bascule du côté obscur de la force
Vers la folie, la corruption, l'abomination
Ce visage qui est le vôtre comme le mien
J'ai vu dans les yeux de mon Frère, mon voisin, le passant tranquille, l'amant
La noirceur jaillir d'un puit sans fond en liaison directe avec le diable
Et éclater au grand jour d'une représentation urbaine de Faust
J'ai vu le masque de la normalité se craqueler et laisser apparaitre
L'expression du sordide, de l'innommable horreur qui sommeille en nous
Comme dans un cauchemar, j'ai vu l'instant où tout bascule
Et où nait l'opposé malfaisant, le malin, ivre de gloire
J'ai senti mon esprit s'enfoncer dans le marécage de la haine sourde, violente
Tel un clou dans ma chair
J'ai senti ma raison chanceler et me lâcher du haut du précipice vers les flammes
Un rire sardonique dans le coeur
Je me suis éveillée d'une torpeur hypnotique, incapable de pleurer, incapable de penser
Ce n'était pas moi...
J'ai senti comme un aiguillon qui me transpercera pour le restant de mes jours
L'incompréhension de cet instant où tout à basculé
De cet endroit où j'ai juré de ne jamais remettre les pieds
J'ai gardé une marque au fer rouge dictant ma conduite pour ma vie à venir
Connaissant, acceptant la bête comme faisant partie intime de moi,
M'intimant l'ordre de l'apprivoiser pour ne plus jamais la voir s'emballer
Et vous ?
Qu'avez vous fait de la vôtre ?
Le chiffonnier
En fouillant dans mon grenier, j'ai retrouvé un vieux, un très vieux chiffonnier
Après avoir ôté la poussière qui le recouvrait, j'ai entendu des murmures qui s'en échappaient
Au milieu de ces chuchotements coulaient des rires en cascades, et puis des gémissements
Il y avait aussi dans le bruissement des mots, de longs et douloureux sanglots,
Les cris d'une colère trop longtemps contenue, la haine, la guerre et puis des mots obtus
Le chiffonnier débordait de notes de musique de jazz ou bien classique
De symphonies vertigineuses aux rythmes endiablés et de mélodies paresseuses
De chants A cappella aux trémolos languissants, de silences à quatre temps
De mélopées envoûtantes et sombres qui s'amenuisaient dans la pénombre
De battements de tambours survoltés, de congas ou de djembés
En ouvrant les tiroirs j'y ai retrouvé certains mystères, l'autre côté du miroir
Quelques non-dits, de pieux mensonges, des illusions puériles et bien des songes
Des désirs assouvis à la respiration haletante, de l'amour que les mots cimentent
Des plaisirs interdits librement consentis, des contraintes par corps volontairement choisies
Et tout ce que je n'ai jamais pu partager, le coeur et l'âme de mon jardin secret
J'ai refermé un à un les tiroirs sur mes souvenirs, mes errances et mes espoirs
Sans regret, avec juste un peu de mélancolie, Après tout de cette vie, j'ai tiré le meilleur parti
Et puis, maintenant est un bien grand présent pour qui veut vivre pleinement
J'ai reposé sur le chiffonnier, un vieux drap de lin tout usé, refermé la porte du grenier
Il me reste tant de choses à faire et à découvrir avant d'à mon tour, définitivement partir
Miettes
Des miettes ! Voilà ce qu'il me reste...
La vie est une peste, elle pique tout
Et ne me laisse que des zestes
Des particules alimentaires, des atomes culinaires
Dans le grand jeu de la cuisine microcosmique aléatoire
J'ai gagné le ticket perdant du purgatoire
Un gain médiocre et peu méritoire
Doublé d'une faim atroce et "tentatoire"
Banalité est mon créneau,
Mendicité mon deuxième boulot
Passion diététique à fleur de peau
Sans sel et sans saveur, ne fait ni froid ni chaud
La faim du monde me gagne
L'épouvante, la hargne
Inodore et insipide, ma vie s'éloigne
Pendant que se rapproche ma nouvelle compagne
Famélique et éthérée
La mort rôde, prête à s'élancer
De bons petits plats, je vais lui préparer
Mais pas de miettes, ça va l'énerver...
Quand le fils rejoint le père (trilogie - 4)
Il y a eu Le père qui m'a amené à toi Son fils
Il y a eu Une autre visite
Et aujourd'hui il y a cette fin dont je n'arrive toujours pas à me remettre...
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Lorsqu'en roulant en trombe, le fils rejoint son père dans la tombe
Lorsque les êtres que l'on aime s'acharnent à se détruire eux même
Il n'y a plus rien que l'on puisse dire ou faire pour lutter contre ce qui est
Il y a juste à rendre hommage...
Je vous aime tous les deux
Et ça, la mort n'y change rien