La mort
(27 aout 2010)
Comme tout le monde, je suis habitée par l'idée de cette fin inéluctable qu'est la mort.
Et alors que je crois m'être préparée activement depuis des années à franchir cette passerelle entre deux mondes, il se trouve toujours une preuve éclatante, me démontrant à quel point je ne suis qu'une vulgaire menteuse même pas crédible à moi même.
En vérité vraie : la mort me terrifie ! Et tout ce qui peut s'apparenter de près ou de loin à la mort me terrifie.
Comme par exemple : une journée sans émotion, une panne d'inspiration, la monotonie, la monogamie (nan, j'déconne !), la décrépitude, l'ennui, la télé, mon travail actuel...(nan, j'exagère !)
Ainsi, aux périodes de repos angoissantes, suivent des saisons de boulimie existentielle durant lesquelles je m'agite comme une marionnette à la recherche de mouvement, d'émotions, de sensations, d'interaction avec mon environnement de manière à le marquer, à me faire remarquer, à laisser une empreinte à la postérité en plus de mon héritier.
J'ai une soif inextinguible d'aimer et d'être aimée comme si ma vie en dépendait...Ou comme si je n'envisageais pas de mourir en laissant une telle carence dans cette âme.
Et si je cherche dieu, ce n'est peut-être que pour combler cette énorme lacune enfantine qui du coup, trouve là son ultime utilité...(fo voir)
Mais à force de fuir l'idée de la mort en me dérobant avec des rêves et des espoirs sans fin, j'ai finis par prendre le mirage pour l'oasis.
Je me suis mise à croire dur comme fer que j'avais besoin de ceci ou de cela pour vivre ! Qu'il me fallait absolument ce bidule pour devenir quelqu'un ! Ou que je ne serais que la moitié de moi même tant que je n'aurais pas ce machin !
Il ne s'agissait pas forcément d'achats compulsifs, mais aussi de "vouloir", vouloir être belle, spirituelle, enviée, connue, reconnue...
Alors quand "être" rime avec "avoir", la quête devient avidité, la nécessité se transforme en frénésie, l'immatériel rejoint la vénalité et on se perd au milieu de croyances issues directement des sociétés de consommation.
Finalement, il faut s'arrêter cinq minutes et se regarder avec les yeux d'un inconnu en se posant les bonnes questions : ais-je tant besoin que ça de changer de travail ? De cette robe parme qui irait si bien avec mon teint ? De plaire à ces gens que je ne connais même pas ?
Ce qui paraissait si important quelques minutes avant, au point que j'aurais donné n'importe quoi pour le posséder, devient alors dérisoire, sans plus aucun intérêt.
"Je veux" n'est pas dieu.
L'ego est dissoluble dans l'eau de l'oasis (attention, ceci n'est pas de la pub:)
C'est alors que l'acceptation de ce que je suis renaît de ses cendres, jusqu'à ce que le refus de la mort me reprenne.
Cercle vicieux dont il faut que je me libère dans la mort que je fuis avec autant d'ardeur !
Décidément, je n'ai pas fini d'écrire !
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