Besoin de changer de vie : c'est grave docteur ?
Je suis entrée dans la phase : je veux changer de vie.
Non pas que je sois malheureuse, dépitée, triste, en colère, au bord du suicide et tout ça tout ça, non (quoi que y a des fois où ...)
Mes symptômes seraient plutôt :
La plante des pieds me chatouille en permanence, mes jambes veulent aller plus vite que ma tête et quand j'arrive au boulot, je dois les empêcher de partir en sens inverse.
Je supporte de moins en moins les obligations, les devoirs, les empêchements, la rigidité, les retards, les avances.
J'adore me coucher, je déteste me lever, entre les deux, j'ai des insomnies parce que c'est toujours pendant la nuit que les questions chiantes viennent te hanter l'esprit.
J'adore détester manger, de préférence des bonbons.
Je passe mon temps à me lamenter sur mon sort de pauvre femme qui a échappé à la mort pour mieux agoniser dans ce monde effroyable qu'est notre civilisation inhumaine et mourante.
Je dépense des sous que je n'ai pas grâce aux crédits qui me permettent d'alimenter mon compte en dessous de zéro
Je voudrais être en vacances toute l'année avec mon ptit coeur (c'est mon chien)
Tout me lasse, tout me gonfle, tout m'énerve, tout me dépasse (heu...sauf les glaces ?)
Je rêve d'un ailleurs...
Pourtant je ne suis pas malheureuse, dépitée, triste...
Ah je l'ai déjà dit ?
C'est grave docteur ?
J'me souviens de mon premier rêve c'était de devenir écrivain, de signer un best-seller au moins égal à la Bilble et d'avoir le prix Nobel de la Paix.
Il faut dire que toute jeune, j'étais déjà très touchée par les maux de la terre. J'avais même trouvé comment mettre un terme à la famine en envoyant nos poubelles aux pays du Tiers Monde.
Il faut me pardonner, j'étais vraiment petiote.
Avec le temps, j'ai revu mes prétentions à la baisse. Je me suis mise à rêver de métiers à tisser et de communautés hippies où je vivrais d'amour et d'eau fraîche avec mon prince.
Pourtant, étant incapable de m'affirmer, j'ai suivi les conseils de ma mère qui veillait au grain et j'ai opté pour un bep "secrétariat". je dois vous avouer qu'aujourd'hui encore, un côté de mon cerveau se félicite de l'avoir écouté tandis que l'autre continue de loucher en bavant sur les babas cools de passage.
J'ai été sportive aussi ! Rollers, footing, marche, vélo, marche athlétique. Mais de cela aussi je m'en suis lassée. Peut-être parce que je n'avais plus rien à prouver.
Avant de me ranger du côté des bureaucrates, j'ai travaillé dans l'animation avec des enfants.
Ce qu'il y a de bien avec eux, c'est que les jours se suivent mais ne se ressemblent jamais.
Je le répète, il n'y a et il n'y aura jamais rien de plus beau que le sourire d'un enfant (ou peut-être à la rigueur une léchouille de mon ptit coeur).
Mais au bout de 10 ans, la fatigue nerveuse l'emportant, je me suis résolue à devenir une "gratte papier" mais pas comme je l'aurais rêvé.
Je suis rentrée dans la fonction publique et me voilà...
Pâle, décharnée, moribonde
De temps en temps quand je marche dans la rue, je lève les bras devant moi en faisant des râles qui font fuir les passants...
Je ne comprends pas pourquoi
Bref docteur, j'ai envie de changer. De tout changer
C'est grave ?
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